Le rendaku
Origine
Le rendaku était initialement un processus automatique et prévisible en japonais. Une théorie suggère qu'il servait à distinguer les mots composés d'une simple répétition de mots lors de la comparaison ou de l'énumération (comme "ひとびと hitobito" avec rendaku signifiant "des gens", et "ひと、ひと hito hito" sans rendaku signifiant "une personne, une autre personne"). Les mots japonais natifs ne débutent jamais par une consonne sonore (b, d, g, z, etc.), donc le rendaku était simplement un détail de prononciation sans créer d'ambiguïté.
Cependant, après le 4e siècle, le Japon a commencé à emprunter des mots et des caractères chinois, rendant le processus autrefois régulier du rendaku moins prévisible. Étant donné que de nombreux mots chinois commencent par des consonnes sonores, l'application du rendaku à ces mots créerait de l'ambiguïté (comme "試験 shiken" signifiant "examen" avec rendaku, et "事件 jiken" signifiant "incident" sans rendaku). Ainsi, les mots composés de mots purement chinois tendent à ne pas présenter de rendaku, contrairement aux composés de mots japonais natifs, mais il existe de nombreuses exceptions.
Exemples
- ひと + ひと → ひと-びと (人々)(itération)
- いけ + はな → いけばな(arrangement floral)
- とき + とき → とき-どき (時々)(itération, redondance)
- て + かみ → て-がみ(lettre)
- おり + かみ → おり-がみ(origami)
- はな + ひ → はな-ぢ(feu d'artifice)
- はな + ち → はな-ぢ(saignement de nez)
- まき + すし → まき-ずし(sushi enveloppé dans des algues nori)
- やま + てら → やま-でら(Yama-dera, montagne + temple)
- こころ + つかい → こころ-づかい(considération ou pensée)
- おぼろ + つき → おぼろ-づき(lune brumeuse)